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  A cheval sur mon mulet...Je me lève en meilleur forme et après un copieux petit-déjeûner, Fabiano nous propose de partir dans la fazenda paternel... il nous demande de prévoir pantalons et chaussures de rando car on va monter à cheval dans la montagne pour rejoindre des chutes d'eau sur les terres de son père !! On est très excités... On part en auto - délabré - sur le chemin - délabré - la voiture hurle, glisse, tape, patine mais réussit avec beaucoup d'élan à gravir l'improbable chemin qui nous mène à la fazenda. On passe alors une multitude de barrière pour finalement apercevoir la ferme au fin fond d'une vallée encaissée... Bienvenue au "Farouest" le papa vit ici, seul, entouré de ses animaux ; buffles, zébus, vaches, poules, etc, depuis 66 ans et a l'électricité depuis 6 mois (merci Président Lula !). Enclos de bois, sol boueux, cochons curieux - l'accueil est grandiose. On déguste des fromages "maisons" grillés au feu de bois, mélangés à des bananes, à l'origine destinées aux cochons (!!). Bientôt le papa, nous propose de confectionner des fromages dans son "laboratoire", un réduit crasseux à l'angle de l'enclos - gloups !! Nettoyage des mains, sommaire, le tuyau crache l'eau douteuse du torrent qui coule dans le pré au milieu des vaches... on plonge avec délectation les mains dans le fût en plastique qui contient la présure - on presse les fromages dans les formes en bois sur la table inclinée qui laisse s'écouler "le jus" superflu puis on place les fromages sur des étagères - nous voilà fromagers...au Brésil. Pendant qu'on s'amuse, Fabiano est parti seller les cheveux (un mulet et un cheval en fait). A notre sortie du réduit on découvre nos montures, un joli cheval et un mulet tout équipé pour la rando. On est pas monté à cheval depuis des années et le relief alentours n'inspire pas à la tranquillité - on verra bien ! On monte en selle, pas trop mal, on part vers la rivière... On est en selle depuis 5 mn et on traverse déjà une rivière - ça promet !!! Les dadas attaquent le raidillon, sur l'autre rive et on part "tranquillou" dans la forêt qui couvre la montagne... Nous voilà sur des sentiers muletiers - alors que le cheval hésite sur le chemin à prendre, le mulet trottine joyeusement sur un chemin pas plus large qu'un sabot... Ça monte, ça descend et nos compagnons s'acquittent mollement mais sûrement de leur tâche sous un soleil de plomb. Je suis sidéré par l'assurance du mulet qui sans coup férir gravit des pentes invraisemblable - je suis couché sur lui... on rejoint bientôt une première cascade, 80 mètres de haut - quelle douche ! On lézarde sous un ciel maintenant voilé puis on lève le camp vers une seconde chute d'eau moins haute mais tout aussi impressionnante car l'eau coule en escalier sur plusieurs niveaux. On grimpouille entre les niveaux puis on s'amuse à se jeter dans la flotte... on prend le soleil, à présent revenu, sur de grandes dalles de pierre plates en observant les très grosses fourmis qui attaquent fébrilement notre "quatre-heure"... "Allez on se casse !". Tout juste le temps d'un dernier galop dans le lit d'une rivière, perdue au fond d'un vallon isolé où nous arrivons après une descente épique et douloureuse (aïe les épines !!) à travers les branches d'une forêt, toujours perchés sur nos placides montures. On rentre à la ferme, je déchire mon pantalon sur un buisson agressif alors que Maria se coince un genou entre un rocher et son compagnon à quatre pattes... Pas mal la journée de repos !! Chemin inverse en auto sur le chemin - toujours défoncé - jusqu'à San Antônio Do Norte. On est nazes, on avale un dîner frugal puis dodo réparateur... |
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